Joachim Bonnemaison

L’histoire des perspectives

The history of perspectives

On ne crée pas par hasard, à partir de rien. Toute création provient d’idées ou de prémices déjà existants. Les connaître et les analyser affine le sens des recherches ultérieures : c’est un des intérêts de la connaissance historique.

 

" La collection Bonnemaison panorama ", exposée pour marquer le vingtième anniversaire des Rencontres d’Arles, retrace l’histoire de la photographie panoramique. Ce travail lui vaut la mention spéciale du jury au Prix du livre Photo 1989. Cette collection d’images primitives, revue et augmentée, est présentée au Kunst und Ausstellunghalle der Bundesrepublik Deutschland (1993) par Monsieur Pontus Hulten.* La collection incarne dès lors une histoire des mises en perspectives de la photographie bientôt matérialisée par la Classification Bonnemaison, guide qui permet  d’appréhender et nommer plus spécifiquement des photographies qui auparavant étaient classées sous le vocable large de « panoramas ». Publiée en Allemagne  et aux États Unis, elle est reproduite dans Le Vocabulaire Technique de la Photographie d’Anne Cartier Bresson, (1er Prix du Mai du livre d’art et mention spéciale du jury au Prix Paul Nadar.) La collection initiale est maintenant consultable au Getty Research Institut, Los Angeles (USA)

 

Tous les thèmes découverts et énoncés dans cette classification, vont faire l’objet d’avancées dans la construction de nouvelles machines qui en permettront la matérialisation significative et successive au sein de l’œuvre artistique de Joachim Bonnemaison.

 

 

Des images nouvelles par la construction de machines originales

 

La fabrication d’une image par la photographie est conditionnée par différents processus qui incluent toujours une interface : l’appareil de prises de vue. Les différents thèmes de la Classification Bonnemaison dont les numéros sont en rouge coïncident avec la construction de matériels particuliers.

 

Source d’expérimentation dans le domaine de l’image, chaque outil nouveau va créer un corpus nouveau qui jusqu'à présent était inconnu. A contrario de « Photoshop »,  c’est le travail « sur le motif ». C’est par cette avancée dans la « création totale » que Joachim Bonnemaison se distingue des autres praticiens qui utilisent des outils conventionnels ou des subterfuges.

 

 

LA  CAMERA PANOPTICA

 

Entre 1981 et 1985, il réalise des prototypes de « slit-scan cameras », reprise moderne du Périgraphe de Damoiseau (1880) avec lesquels il développe sa vision panoptique. Dans cette lignée naît, en 1986, la

camera panoptica pour mieux servir son propos plastique. L’année suivante, il met au point avec Hermann Seitz. le premier agrandisseur en continu à synchronisme électronique et le premier studio panoptique. Son dispositif s’affine, le code n’est plus la perspective linéaire, mais la perspective courbe, répétitive, évolutive : "C’est une photographie à deux soleils. C’est une photographie d’espace et de temps. C’est une photographie qui se lit note après note, non cadrée sur les côtés. Elle cherche à nous élever et ose nous lancer à la conquête du soleil ".

Gérard Bonnier

Joachim Bonnemaison va multiplier les expositions et y faire découvrir une nouvelle façon de regarder l’espace qui nous entoure : la nature. En 1982,

" Rétrospective Bonnemaison " au Musée Nicéphore Niepce de Chalon-sur-Saône ; en 1983, exposition à la Galerie Paule Pia à Anvers en Belgique et à la Maison de la Culture de Colombes ; en 1984, " Dijon vu par … " à l’Hôtel de Ville de Dijon et en 1985, au Musée municipal de Rimini en Italie, en 1987, “D’un mouvement l’autre : la mer à ciel ouvert et le regard “ à la galerie Michèle Chomette à Paris, etc…

En 1989, au Centre de création pour l’Enfance à Reims, il réalise une fresque qu’il intitule " La ronde ". En 1991, la galerie Michèle Chomette expose  Tombée des nues "  série élaborée selon le même processus. Ce n’est pas une photographie de danse mais une chorégraphie savamment orchestrée qui défile sur la pellicule. L’image exposée mesure 40 mètres de long en une seule prise de vue et sur un seul tirage !

La mer et la Bretagne sont ses thèmes d’inspiration  dans " Le tour d’horizon " où la verticalité fait basculer l’eau, le feu du soleil, le roc, l’azur et où pour la première fois le mouvement de la houle est fixé…

En 2010, la galerie Numaga à Colombier (CH) dans le cadre d’une rétrospective Bonnemaison et le Musée Gorsline de Bussy-le-Grand mettent en place une exposition consacrée à une nouvelle méditation photographique de Joachim Bonnemaison intitulée " Les vanités et l’anamorphose du temps ". Cette interprétation contemporaine des vanités du XVIIème siècle convie le spectateur à une méditation sur la prétention de soi, la richesse, le dénuement et la rédemption. Mise en images d’une réflexion sur la mort, l’écoulement du temps et la signification de l’existence, les photographies résultent d’une prise de vue basée sur le défilement simultané de la pellicule dans l’appareil photo et d’objets de curiosité placés sur un plateau en rotation. C’est la mouture moderne du Cyclographe de Damoizeau, cent vingt ans après l’énoncé du défilement synchronisé, cela avec une machine  totalement électronique qui permet de réaliser le panoptique, le panoptique inverse et le panorama de traveling.

 

LE PERIGRAPHE ANAMORPHIQUE

 

Joachim Bonnemaison continue ses recherches sur les perspectives en interrogeant l’Histoire. Il découvre à Drouot dans les archives du lieutenant-colonel Mangin un appareil, le périgraphe instantané inventé en 1878. La technologie de l’époque avait laissé le projet non abouti, sous forme griffonné par Mangin d’un fantasme irréalisable. Grâce à un ingénieur du domaine spatial, Jacques Porteneuve, Joachim Bonnemaison  peut mettre au point une nouvelle machine. L’image se forme sur une ellipsoïde de miroir et se matérialise à travers une lentille dont la mise au point est courbe : premier dispositif du genre.

Avec cet outil révolutionnaire, Joachim Bonnemaison va au-delà de l’équateur en cadrant une portion de sphère, il montre le monde qui l’entoure dans sa globalité et remet l’anamorphose au goût du jour. Une technique autrefois utilisée par les peintres et oubliée depuis. L’ingénieur, urbaniste et curieux est en train de créer son propre univers où le ciel rejoint la terre et inversement. Cent vingt ans après le projet de périgraphe du lieutenant colonel de génie Mangin naissent les résultats de ce dispositif imaginé par Bonnemaison : l’anamorphose globale concave, l’anamorphose globale convexe : nouvelles matérialisations artistiques d’une  vision globale.

 

Les images qui se déroulent ou s’enroulent bouleversent la perspective classique et les cadrages. Elles s’organisent en sculptures. Ainsi, Bonnemaison leur confère les noms d’œuvres d’art et d’objets de curiosité auxquels elles s’apparentent : sphères armillaires, colonnes Trajane, tavola-scalatas, anneaux de Moebius ou sphères méridiennes ... Les possibilités sont infinies. L’exposition " Bibliothèques imaginaires " en 2004 au Palais des Ducs de Bourgogne, où aucune image n’était exposée à plat, en est une démonstration. Son travail va devenir une analyse authentique du réel, une composition scientifique de lignes, de courbes pour atteindre l’harmonie à travers les contrastes et la complémentarité des formes. L’envers et l’endroit, le concave et le convexe vont se mêler en dérangeant quelque peu la perception du spectateur.

 

Reconnues, ses œuvres panoramiques et ses anamorphoses couleur s’exposent aussi bien en France qu’à l’international. Les Musées, les collections particulières sont nombreuses (tant françaises qu’étrangères, USA, Allemagne, Belgique, Qatar, Suisse …) à posséder des exemplaires de ces avancées significatives des «  mises en perspectives de la photographie ».  Cet  «infatigable»  multiplie les activités et les publications. Il a crée un jeu des 7 Familles à partir de ses photos : Cosmos, les univers de Joachim Bonnemaison : les fleurs, les arbres, les natures mortes, l’architecture, les paysages, la mer, le savoir, les nus. Mais il y manquait encore les portraits …

 

LA CHAMBRE HEMISPHERIQUE

 

En 2010, stimulé par la demande persistante d’un antiquaire de Beaune et inspiré par l’autoportrait du Parmigianino, 1524, (Kunst Museum,Vienne) il invente le portrait holistique. Ayant construit (depuis 1984) une chambre hemispherique (représentant la moitié de la sphère et dont l’ancêtre est la sky-camera) et mis en images les Petites Écuries (Archives de la ville de Versailles), la Bibliothèque de Versailles et l’Hôtel Lambert, il n’avait jamais abordé l’intimité des uns ou des autres à travers un mode innovant de représentation . La technologie étant là, l’usage ne s’en fit plus attendre : « Désormais homme ou femme noyau, ils sont enchâssés dans l’écran de leurs biens, de leurs outils, de leur objets familiers, font un avec leur décor, leur paysage intime et quotidien…. » . Michèle Chomette.

 

Ces portraits exposés à la galerie Michèle Chomette en 2011 et à Art Paris en 2012, « offrent une vision globale du monde qui entoure chacun de nous, oui, ce monde nous fait autant que nous le faisons.  L’aura de cette nouvelle représentation a déjà appelé des commandes très attentives car les images de grand format sont une audace porteuse d’avenir qui restitue du lien collectif en cet instant de l’histoire ou il en manque tant. »  Georges du Désert Aride. Sitôt l’apparition de ce renouvellement de l’art du portrait la manufacture de montres Jaeger Le Coultre (lui commande immédiatement) l’invite à venir réaliser des images qu’elle publie en porte folio dans sa revue d’entreprise.

 

" Cum lucis privilegio ", c’est avec le privilège de la lumière que regarder, observer, rassembler,  analyser, déduire, construire, ouvrir... sont  d’évidence les fondements nourriciers de la création.

 

Dans sa préface au catalogue de la Rétrospective Bonnemaison au Musée Nièpce, Paul Jay, conservateur, écrivait déjà en 1982 :

 

“ Le petit oiseau qui sort de la boîte a bien grandi. Ce pourrait être un aigle royal qui fonce sur le soleil ;

Le saviez-vous ? La terre et la photographie sont rondes ! … Joachim Bonnemaison le prouve.

Inca ou Maya d’autrefois et en même temps sélénite de l’an 3500, à moins qu’il ne soit cathare. Joachim s‘affronte au soleil, affirmant la force insoutenable du regard.

Téméraire, il recommence cette imprudence.

Par le soleil il appartient au baroque. Par la “ rondeur “ aussi.

Mais il introduit subrepticement l’écoulement du temps et souligne ainsi la fragilité de midi. L’infini de l’horizon, parfois surpris, bascule.

Joachim Bonnemaison sait tout faire : l’ordre et le chaos. »

 

No one creates anything by chance, from nothing.  Every creation necessarily emerges from pre-existing thoughts or premonitions.  Knowing them can certainly help refine one’s senses: this is the interest of historical knowledge.

 

"The Bonnemaison panorama collection", exhibited to mark the twentieth anniversary of the gathering of the photography world in Arles, traces the history of the panoramic photograph.  It earned him special mention by the Jury of the Photographic Book Prize in 1989.  His collection of early images, corrected and added to, was also shown at the Kunst und Ausstellunghalle der Budesrepublik Deutschland (German Art and Exhibition Hall) in 1993 by Mr. Pontus Hulten.  It incarnates the history of the « mises en perspectives » of photography, later materialized in the Bonnemaison Classification, a guide that allows readers to understand and name more precisely specfic types of photographs that were earlier classified under the overly broad term of « panorama ».  Published in Germany and the United States, the classification was reproduced in Le Vocabulaire technique de la photographie by Anne Cartier-Bresson (First Prize in the Mai du livre d’art and special mention in the Prix Paul Nadar).  The initial collection of photographs can now be consulted at the Getty Research Institute in Los Angeles, California (USA).

 

All of the themes discovered and announced in the Bonnemaison Classification became the point of departure for advances in Bonnemaison’s construction of significant new photographic tools and their meaningful materialization in his own photographic oeuvre.

 

 

New images through the construction of original machines

 

The construction of an image by photography is conditioned by different procedures that always include intermediaries: the instrument that makes the exposure and the early framing of the scene in the lens, which appears as an in-focus, circular image.  The different themes of the Bonnemaison Classification, whose numbers are in red, are thus the result of inventions using different materials and new tools.

 

Each new tool, the source of experimentation in the realm of the image, will create a body of work that until now has remained unknown.  It is not « Photoshop », but rather working from the motif.  Through this advance in a « total creation », Joachim Bonnemaison sets himself apart from others who use conventional equipment or other subterfuges.  By seeking to push the limits of photography, he became a pioneer, a primitive of sorts, who forever transformed our understanding of how we perceive space.

 

 

THE PANOPTIC CAMERA

 

Between 1981 and 1985, he made some prototypes of « slit scan cameras », a modern remake of the Perigraph by Damoiseau (1880) with which he developped his panoptic vision.  In 1986, in keeping with this line, the panoptic camera was born in order to better serve his pictural aims.  The next year, along with Hermann Seitz, Bonnemaison (who luckily speaks German) perfected the first known electronic synchronous enlarger and the first panoptic studio.  He refined his methods.  The code was no longer that of linear perspective, but rather a curved, repetitive, evolving perspective.

" It is a form of photography with two suns.  It is a photography of space and time.  It is a photography to be read note by note, not framed on the edges.  It seeks to raise us up and dares to spur us on to conquer the sun. " Gérard Bonnier

 

Joachim Bonnemaison participated in numerous exhibitions in which viewers discovered a new manner of seeing the space that surrounds them, of seeing nature.  In 1982, the "Bonnemaison retrospective" was held at the Musée Nicéphore Nièpce in Chalon-sur-Saône.  Then, in 1983, he had an exhibition at the Paule Pia Gallery in Antwerp, Belgium and at the Maison de la Culture in Colombes, France.  In 1984, " Dijon seen by..." was featured at the City Hall of Dijon and, in 1985, at the Municipal Museum of Rimini in Italy, etc...

 

In 1989, at the Center for Childhood Creativity in Reims, France, Bonnemaison made a fresco that he titled " la ronde [the round]. "In 1991, the Michèle Chomette Gallery exhibited " tombée des nues [cascade of nudes] ", made with the same technique.  It is not dance photography, but rather a knowingly orchestrated choreography that parades across the film.  The exhibited image measured forty meters (just over 131 feet) long and was made with a single exposure and a single printing!

 

The sea and Brittany are the themes that inspired him for " le tour d’horizon [around the horizon] " where the verticality of the finished prints made the water, the fire of the sun, the rock and the azure sky shift places and where, for the first time, the movement of the waves was captured...

 

In 2010, the Numaga Gallery in Colombier, Switzerland and the Musée Gorsline de Bussy-le-Grand, in the context of a new Bonnemaison retrospective, mounted an exhibition dedicated to a new photographic meditation by Joachim Bonnemaison entitled " Les vanites et l’anamorphose du temps [vanities and the anamorphosis of time] ".  This contemporary reinterpretation of seventeenth-century vanity themes invites viewers to meditate on the pretentions of the self, riches, poverty, and redemption.  A visual reflection on death, on the passing of time, and on the meaning of existence, the photographs are the result of an exposure created through the simultaneous movement of the film across the lens of the camera and curious objects placed on a rotating platform in front of it.  It is the modern version of Damoizeau’s Cyclographe, 120 years after the announcement of synchronous movement both behind and in front of the lens, but now with a fully electronic instrument that allowed him to make the panoptic, the inverse panoptic, and the traveling panoptic.

 

Panoramic photographs no longer captured just the breadth of space but also the added element of the passing of time.  They assemble a succession of points of view in one continuous image, a little bit like the frescos of long ago.  They are the materialization of the ANAMORPHOSIS OF TIME.

 

 

THE ANAMORPHIC PERIGRAPH

Joachim Bonnemaison continued to investigate perspective by questioning history.  In the archives of a certain lieutenant-colonel Mangin at the Drouot auction house in Paris, he discovered an instrument, the instantaneous perigraph, invented in 1878.  The technology of the time had left the project unfinished.  Mangin sketched an unrealizable fantasy.  Thanks to the help of an engineer in the spatial realm, Jacques Porteneuve, Joachim Bonnemaison created a new machine.  The image forms on the ellipsoid of a mirror and materializes through a lens whose point of focus is a curve: this was the first ever arrangement of this kind.

 

With this revolutionary tool, Joachim Bonnemaison went beyond the equator in framing a portion of a sphere.  He showed the world that surrounded him in its very globality and made anamorphosis, a technique once used by painters long ago and forgotten since, fashionable again.  The curious engineer and urbanist was creating his own universe where the sky joined the earth and vice-versa.  120 years after lieutenant-colonel Mangin’s ingenious perigraph, the results of the new technology appeared:  global concave anamorphosis, global convex anamorphosis, new artistic materializations of a global vision. (Put the diagrams.)

 

The images unfold and twist around each other, shaking up classical perspective and framing.  They arrange themselves as sculptures, and Bonnemaison eventually had the idea to create literal photographic sculptures that twist and turn in space.  He then gives them the names of art works and curious objects that they recall: armilliary spheres, trajan columns, tavola-scalatas, Moebius rings or meridian spheres...  The possibilities are endless.  " the bibliotheques imaginaires [imaginary libraries " exhibition in 2004 at the Ducal Palace in Burgundy, where not a single image was displayed as a flat surface, but rather mounted on twisting shapes that were both planar and spherical, was a good demonstration of the possibility of creating a truly sculptural space with photography.  His work became an authentic analysis of the real, a scientific composition of lines and curves which achieve harmony through contrasts and the complementarity of forms.  Upside down and right side up, concave and convex blend together and slightly disturb the viewer’s perception.

 

Having received their due recognition, his panoramic works and color anamorphoses have been exhibited in France and abroad.  Numerous museums and private collections in France and beyond (the United States, Germany, Belgium, Switzerland, Qatar...) own copies of these significant new discoveries that « put photography into perspective. »

 

In seeking to push the limits of photography, he became a pioneer who has forever transformed our regard on images and our vision of space.  This tireless man continues to add to his activities and publications.  He created a set of cards based on his photographs featuring seven of his series instead of the traditional four suits.  Calling it COSMOS, Joachim Bonnemaison’s Universe, it shows flowers, trees, still lifes, architecture, landscapes, the sea, knowledge, nudes.  But portraits were missing...

 

 

THE HEMISPHERIC CHAMBER

In 2010, encouraged by the persistent requests of an antiques dealer in Beaune, France, Bonnemaison invented the HOLISTIC PORTRAIT.  Having built in 1984 a HEMISPHERIC CHAMBER (representing half of a sphere and thus the ancestor of the sky-camera) and having rendered in images the Small Stables and Library of the Château de Versailles—images which can be found in the Archives of the City of Versailles—as well as the Hôtel Lambert in Paris, Joachim Bonnemaison took his inspiration from the Self Portrait of Parmigianino (1525, Kunsthistorischesmuseum, Vienna).  He had never attempted intimacy with people with his innovative mode of representation.  The technology was there, and we would no longer have to wait for its application to the human form.  « From then on, man or woman becomes the core.  They are embedded in the screen of their belongings, of their tools, of their familiar objects and they become one with their decor, their intimate and daily landscape... »—Michèle Chomette

 

These portraits, exhibited at the Michèle Chomette Gallery in 2011 and at Art Paris in 2012, « offer a global vision of the world that surrounds each of us, yes, this world makes us as much as we make it.  The aura of this new representation has already invited highly attentive commissions because the large format images present a promising audacity that restores a collective bond which is sorely missing at this point in history. »—Georges du Désert Aride.  The watch design firm Jaeger LeCoultre immediately commissioned a portfolio of images that were published in their annual magazine.

 

" cum lucis privilegio ", it is, with the privilege of light of course, that the acts of observing, gathering together, examining, understanding, analyzing, deducing, constsructing, and opening become the nourishing sources of creation.  In the preface to the catalogue of the Bonnemaison retrospective at the Musée Nièpce, curator Paul Jay already wrote in 1982: « The little birdie that pops out of the box has truly grown up.  It could be a royal eagle soaring towards the sun.  Did you know?  The earth and photography are round!  Joachim Bonnemaison proves it.  Inca or Maya of long ago and at the same time a Selenite of the year 3500, unless he’s really a Cathar.  Joachim faces the sun, affirming the unbearable strength of its gaze.  Courageous, he renews this imprudence time and again.  Through the sun he belongs to the baroque.  Through its roundness as well.  But he subtly introduces the passing of time and underscores in this way the fragility of high noon.  The infinite horizon, sometimes surprised, shifts.  Joachim Bonnemaison knows how to do everything: order and chaos. »

© Joachim Bonnemaison 2014